Deux regards essentiels se porte sur la fabrique de l’histoire face aux grands témoins de la Shoah. Annick Cojean est grand reporter au Monde depuis plus de quarante ans. Elle reçoit en 1996 le prix Albert Londres pour Les mémoires de la Shoah. Elle a recueilli les nombreux témoignages de survivants des campos de la mort.
Ces textes magnifiques prennent une nouvelle dimension aujourd’hui avec cette adaptation en bande dessinée de Théo Rojzman et Tamia Baudoin.
Annette Wierviorka est spécialiste de l’histoire des Juifs au XXe siècle. A travers son itinéraire libre et personnel, elle évoque une multitude de lieux emblématiques qu’elle a fréquentés, qui lui sont familiers, qui ont laissé leur empreinte, d’une manière ou d’une autre, dans sa mémoire. Cette mémoire est notamment celle de la Shoah, à laquelle l’historienne a consacré de nombreux ouvrages et qui est donnée à lire cette fois sous un jour intime. Au gré du flux de souvenirs, nous voyageons à Auschwitz, où les siens furent assassinés, dans la ville de New York, où elle apprit le yiddish sur les traces de son aïeul, nous poussons les portes de l’hôtel Lutetia à Paris, qui accueillit des survivants de la déportation, nous parcourons le Centre de documentation juive contemporaine du Mémorial de la Shoah, où elle fit ses premières armes, Varsovie, et son ghetto, qu’elle découvrit d’abord à travers ses lectures de jeunesse.
Au détour de ces pérégrinations et de quelques chemins de traverse, nous croisons la route de toute une galerie de personnages historiques disparus, rescapés des camps, historiens, hommes politiques, écrivains, penseurs, artistes, que l’autrice a bien connus, admirés, dont elle s’est inspirée, et sur lesquels elle a beaucoup écrit.
Rencontre avec Annette Wieviorka, « Itinérances » (Albin Michel) & Annick Cojean, « Les mémoires de la Shoah » (Dupuis) et la dessinatrice Tamia Baudouin, animée par Eduardo Castillo.
© Vincent Muller