En cinq romans, Michèle Pedinielli a réussi à s’imposer comme une des figures montantes de la nouvelle génération du « néo-polar » hexagonal. Un polar engagé, fortement ancré dans un territoire (Nice et l’Île de Beauté) et résolument féministe.
Signe des temps, Ghjulia Boccanera, sa détective privée n’a rien à envier à ses alter-egos masculins, bien au contraire. Elle est une de ces (anti) héroïnes contemporaines qui attestent de la capacité du polar à se renouveler et à intégrer les problématiques sociales de son époque sans tomber dans la caricature et tout en respectant les codes du genre. Chez Michèle Pedinielli, l’alchimie est subtile et le personnage de « Diou » profondément attachant. Ses fractures intimes sont les nôtres, tout comme sa mélancolie désabusée de spectatrice impuissante du temps qui passe, du monde qui change ou de Nice qui s’efface sous ses yeux…Lire Michèle Pedinielli, c’est un peu comme croiser le regard de Boccanera, un voyage sans retour… Une expérience vaut assurément d’être tentée, à condition d’ouvrir l’oeil et le bon. « Si Montale et Corbucci avaient eu une fille, c’est à Boccanera qu’elle ressemblerait. » – Patrick Raynal
Rencontre avec Michèle Pedinielli, Un seul oeil (L’aube Noire).
© Mouloud Zoughebi