C’est un de nos très grands intellectuels européens.
Pascal Ory questionne les figures du populisme, du fascisme, de la collaboration et de la haine du juif. Spécialiste de l’histoire politique et culturelle, il cultive une curiosité tous azimuts, s’intéressant à l’histoire de la Collaboration tout autant qu’à l’histoire du corps, à la gastronomie, au cinéma ou à la bande dessinée, dont il est un fin connaisseur.
Rencontre avec Pascal Ory, Ce côté obscur du peuple (Bouquins), animée par Pascal Coquis, en partenariat avec la Communauté Plurielle.
Les systèmes politiques modernes sont à peu près tous fondés sur la souveraineté populaire. Ce souverain intimide, enthousiasme ou effraie. Sauf qu’il n’est peut-être pas celui qu’on croit.
Dans les dix textes rassemblés ici dont quatre livres, publiés au long de quarante années et qui présentent tous un caractère d’étude historique, Pascal Ory questionne certaines figures récurrentes comme le populisme ou l’anarchisme de droite, et certaines conjonctures radicales, comme le fascisme ou la Collaboration.
Chemin faisant, l’historien démontre qu’il existe un « bon usage des catastrophes », en se fondant sur quelques idées simples et de bon goût : l’Histoire est une science expérimentale ; en Histoire il n’y a pas de causes, rien que des effets ; à des questions politiques on ne peut donner que des réponses politiques ; la souveraineté populaire n’est qu’un postulat ; dans la définition stricte de la démocratie, il n’y a pas de place pour la liberté.
« D’où il découle que le Peuple peut être autoritaire, jusqu’à l’amour de la dictature, identitaire, jusqu’à la xénophobie. Ce qui n’est pas si grave, puisque le Peuple n’est qu’une fiction, au reste assez utile. »