On connaît les idées et les positions de Richard Malka. L’avocat essayiste, le scénariste de bande dessinée, le romancier, le compagnon de route de Charlie Hebdo, toutes les facettes de l’homme ont un point en commun : c’est un pourfendeur de l’esprit bigot, un défenseur de l’athéisme rieur contre la religion qui enferme. Que dire de sa joie alors, quand répondant à une demande de la collection «Ma nuit au musée», il choisit le Panthéon, et mieux encore, d’y apostropher du crépuscule à l’aube les mânes de François-Marie Arouet (1694-1778), plus connu sous le nom de Voltaire?
Rien de moins que le Panthéon, et ses hommes illustres, pour être l’enceinte d’une confrontation entre le philosophe des Lumières, l’auteur du Traité sur la tolérance, à l’esprit si ironiquement français, et le petit-fils d’une grand-mère juive marocaine qui ne parlait que l’arabe. Sont-ils d’accord sur tout? Pas sur la violence de certains mots, pas sur l’antisémitisme virulent du défenseur de Calas ou du Chevalier de la Barre, pas sur tout, mais sur l’essentiel : «François-Marie, tu dois trouver un substitut nicotinique à la religion.»
Rencontre avec Richard Malka, « Après Dieu », (Stock).