Du 2 au 5 novembre, les Détours des Bi étaient de retour pour une nouvelle session de rencontres, de lectures et de spectacles avec « La Révolution en nous ». Un poing levé et un voyage sans précédent dans les révolutions qui nous sont familières et nous insufflent la force de rester debout. Quatre jours intenses qui ont marqué au fer rouge les milliers de personnes qui ont franchi la porte de l’auditorium de la Cité de la musique et de la danse.
La Révolution en nous, c’était d’abord un premier temps fort à la BNU avec la venue de l’autrice ukrainienne Sofia Andrukhovych le 15 octobre. Un préambule captivant, alliant la puissance des mots et des mélodies, où la romancière nous révélait le chaos quotidien vécu par ses concitoyens. Deux semaines plus tard, l’émotion s’est poursuivie dans la salle de spectacle de la CMD.
Les échos de ce grand week-end résonnent encore dans nos esprits. Les notes du violon d’Isabelle Durin, celles du piano d’Aline Piboule. Les chants du public se mêlant à la voix rare de Valérie Mischler. Les grandes idées des grands esprits d’Edwy Plenel, Hugo Clément, Edouard Philippe, Amin Maalouf, Michèle Cotta, Catherine Nay, Jean-Luc Barré. Les chansons intemporelles et résistantes de Ferré et Piaf. La piscine de paillettes du Hold-Up 21. On a voyagé en France, en Grèce, en Arménie, en Russie, en Amérique du Sud, chez les kurdes. Un périple littéraire qui nous a transporté au cœur des histoires, des cultures et des réflexions qui ont façonné notre monde. Des journées qui se suivaient, mais ne se ressemblaient pas.
Pour la première fois dans l’histoire du festival traditionnellement libre et gratuit, deux grands spectacles musicaux sur billetterie ont pris d’assaut la scène de l’auditorium. Des rendez-vous qui ont mobilisé des moyens humains, matériels et logistiques de plus grande ampleur. Deux grands hommages, l’un aux poètes russes du XXe siècles avec les voix de Christian Olivier et André Markowicz, qui nous ont plongés dans la profondeur des pensées et des sentiments, au cœur même d’une révolution. L’autre, à Claude Mckay, lors d’un spectacle de clôture exceptionnel signé Lamine Diagne et Matthieu Verdeil. Une correspondance posthume entre deux auteurs qu’un siècle sépare, mais qui parlent d’un sujet commun : leur place d’homme noir dans la société. Petits prix pour grands moments.
L’esprit des Bi s’est encore une fois révélé dans chaque recoin du festival. Les loges sont devenues des espaces de rencontres où s’entremêlent les grands esprits des auteurs et animateurs, les sourires contagieux des bénévoles qui se répandent parmi le public, les moments partagés au détour de séances de dédicaces, cet esprit d’ouverture et de célébration autour d’un thème étrangement rassembleur : celui de la révolution.